TÉMOIGNAGES
Ouvrir les yeux sur la réalité
IDIR, 31 ANS
«J'ai subi plusieurs préjugés. Le plus collant, c'est celui qui voudrait que l'arabe soit un voleur. Il y a une anecdote avec mes collègues au bureau : pour faire une blague et rire tous ensemble, quelqu'un cache le téléphone portable d'un autre collègue, et quand il le retrouve, on lui dit 'tu ne fais pas attention à tes affaires, surtout qu'il y a un arabe ici !' Je sais que ce n'est pas voulu, mais ils ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de reproduire des préjugés, même si ce sont des collègues, voire des amis.»
Source:
NYANDVY DEB UNE MÈRE DÉSEMPARÉE
FATIMA-ZAHRA, 24 ANS, LYON
«Première de sa promotion en 2012 au Maroc, elle est sélectionnée pour finir ses études en France. A la rentrée, elle intègre l'INSA de Lyon, une école d'ingénieurs prestigieuse. «Quand je suis arrivée à Lyon, je n'avais que 19 ans. Tout était nouveau pour moi. Je quittais ma famille et mes amis. Malheureusement, je n'ai pas réussi à m'intégrer rapidement.» Et pour cause, sa colocataire refuse de lui adresser la parole. Au bout de deux jours, Fatima-Zahra a la mauvaise idée d'utiliser un câble Ethernet qui traînait dans l'appartement pour discuter avec sa mère via Skype. «Quand ma coloc s'est aperçue que c'était le sien, elle m'a hurlé dessus. Ca m'a vraiment étonné. Au Maroc, on a l'habitude de partager.»